Pour la deuxième année consécutive, un jury berlinois nous a fait l’honneur de décerner le 1er prix Eurovélo et a ainsi décrété la France « meilleur pays d’Europe où pratiquer le tourisme à vélo ! » lors du salon ITB à Berlin.

Une double récompense qui fait de notre territoire une valeur sûre pour venir pédaler pendant ses vacances et qui nous fait devancer l’Allemagne, pourtant grande favorite. Que ce soit en itinérance ou pour rayonner autour de son lieu de vacances, le vélo est plébiscité par le plus grand nombre et les utilisateurs sont toujours plus nombreux sur les routes.

Le vélo, une filière touristique dynamique

Le vélo s’avère être une filière touristique extrêmement dynamique : il permet la réalisation d’environ 9 millions de séjours cyclotouristes par an en France (dont 25% concernent des étrangers), ce qui entraîne des retombées économiques non négligeables : au total un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros et 16.000 emplois au plan national.

Les statistiques sur le tourisme à vélo démontrent aussi que les dépenses des cyclistes au quotidien sont plus importantes que la dépense journalière moyenne des autres touristes (de 65 à 105€ contre 54€).

Et le cyclotourisme est une activité qui se pratique toute l’année : même si la plupart des touristes part pédaler aux beaux jours, 37% choisit quand même de s’évader hors saison.

Parcours Eurovélo : des trajets sécurisés pour sillonner la France à vélo

Les pouvoirs publics ont donc tout intérêt à développer l’attractivité de la France dans le domaine, ce que souligne Michel Bonduelle, auteur d’un guide sur le voyage à vélo en France : « On compte aujourd’hui chez nous plus de 10.000 km de véloroutes et de voies vertes (dont 8250 km d’Eurovélo), mais des centaines de kilomètres d’anciennes voies ferrées et de chemins de halage n’attendent que leur « recyclage » en pistes-promenade !

Et le phénomène n’est visiblement pas prêt de s’arrêter. Pas une saison touristique sans qu’un département ou une grande région n’annonce l’ouverture d’un nouveau tronçon de voie verte, le balisage abouti d’un segment de véloroute, nationale ou européenne… Tout bénéfice, bien sûr, pour le tourisme français, mais surtout de quoi mettre à tout moment, chez tous les amoureux du vélo, quelques fourmis dans les pédales !

Après la fameuse Loire à Vélo, le Tour de Bourgogne, le Paris-Mont St-Michel, la ViaRhôna, la Vélodyssée atlantique, le Canal des 2 mers, la Trans’Ardennes, l’eurovéloroute Nantes-Budapest, la très franchouillarde Vélofrancette ou l’énigmatique Scandibérique (liaison transversale Trondheim-Compostelle qui veut relier en France les frontières belge et espagnole), se profilent déjà, en Normandie, en Aquitaine, dans le Grand Est, en Occitanie et en Provence, de nouvelles pistes, touristiques et cyclables, en projet ou chantier avancé. »

Comment les touristes utilisent-ils le vélo pendant leurs vacances ?

La Direction Générale des Entreprises anime le Comité National du Tourisme à vélo au travers de 4 axes majeurs :

• Soutien à l’association « France Vélo Tourisme » avec pour objectif de développer le tourisme à vélo
• Harmonisation de la signalétique sur les itinéraires cyclistes du territoire
• Développement de nouveaux itinéraires entre les régions
• Mise en place d’un observatoire des retombées économiques du tourisme à vélo et publication d’un baromètre du tourisme à vélo (en 2015 et 2017)

Parmi ces actions, la DGE a dressé un état des lieux de la pratique du vélo en vacances en France en 2018. Quelques grandes lignes se dessinent, qui démontrent à quel point le vélo est devenu un mode de déplacement incontournable pendant les temps de loisir.

Le vélo est surtout utilisé pour les loisirs et les vacances

• 40% des Français pratiquent le vélo pendant leurs vacances (soit 21 millions de personnes) : 16% en activité principale et 29% parmi d’autres activités.
• Le vélo est surtout utilisé comme moyen de locomotion pour se déplacer autour du lieu de villégiature, en mode promenade (74%). Les cyclistes qui partent en itinérance à vélo restent encore peu nombreux (5%), mais le chiffre tend à augmenter.
• Le vélo se pratique surtout en famille (47%) puis en couple (30%), entre amis (22%) ou en solo (13%).
• 64% des vacanciers emmènent leur propre vélo en vacances ; dans 7% des cas, il s’agit d’un vélo électrique trekking. Un chiffre qui augmente chaque année. Le fabricant Bosch l’a d’ailleurs bien compris, en développant des points de recharge de batterie de vélo randonnée électrique dans 3 pays (en France, bien sûr, mais aussi en Italie et en Suisse).

Quelles sont les destinations préférées des cyclotouristes ?

Sur ce carrefour des voies cyclables, les Français privilégient surtout le sud-ouest de la France pour partir faire du tourisme à vélo. La CGE souligne dans son rapport 2018 que « pour près d’un pratiquant sur 2, la France est parmi les meilleures destinations pour cette activité. »

La plateforme nationale des fréquentations (PNF) mise en place par Vélos et Territoires permet de communiquer les données de l’ensemble des compteurs vélos positionnés sur le territoire, et témoigne de cet engouement.

Label Accueil vélo : des lieux pensés pour les cyclotouristes

L’association France Vélo Tourisme a labellisé plus de 3200 lieux labellisés « Accueil vélo » ; des « vélogites » dédiés à l’accueil des cyclotouristes proposent des services très spécifiques, tel le Vélogite de Valence qui propose un garage à vélo sécurisé, une option de lavage des vélos, du matériel de réparation et la recharge de batteries pour les vélos électriques.

Les Talents du vélo 2018 ont quant à eux récompensé l’accueil « Vélo et Rando », lieu de promotion des modes doux mis en place en 2017 par la Métropole Val de Loire. Outre les traditionnels services aux cyclistes, il propose en permanence des animations (conférences, balades cyclistes et ateliers), et ce afin que la région devienne une référence en matière de destination vélo vacances.

D’autres lieux, tels le Café Vélo du Pont Canal à Agen ont vu le jour récemment, et proposent une halte pour randonneurs à vélo avec tout un panel de services parfaitement adaptés aux besoins des cyclistes de passage.

Et pour ceux qui souhaitent aller à la rencontre de particuliers, la communauté warmshower, très active, permet des échanges fertiles.

« Avis aux rouleurs de toute forme et de tout niveau ! Le pays (qui, voici seulement deux décennies, n’existait pas sur le front du cyclable) a aujourd’hui de quoi combler autant les appétits des slow tourists en roue libre que des amateurs de sorties de proximité ou d’escapades au long cours », nous souffle Michel Bonduelle.